Le rappel des normes
Le poids du bébé est considéré de près à la naissance, les pédiatres font très attention aux bébés trop maigres et aux bébés trop gros.
A terme, on regardera avec attention les bébés de moins de 2500 g, ou ceux de plus de 4000 g. De façon plus habituelle, on dira qu’il est :
–hypotrophe, c’est-à-dire mal nourri, s’il fait partie du groupe de 10 % des bébés les plus maigres (on dit en dessous du 10e percentile) de la répartition des poids de naissance pour cette semaine de grossesse.
–hypertrophe, c’est-à-dire trop bien nourri, s’il fait partie des 10 % les plus gros (on dit au dessus du 90e percentile) de distribution des poids des enfants pour cette semaine de grossesse.
Les bébés, après la naissance, doivent attendre que s’installe l’allaitement (efficace à partir du troisième jour après l’accouchement). Ils sont parfaitement préparés pour cette attente.
Ils vont utiliser leurs réserves spéciales (graisses) qui sont disponibles très vite et ils vont normalement perdre environ 10 % de leur poids de naissance. Ceci est tout à fait normal chez les bébés convenablement nourris pendant leur vie avant la naissance.
Les bébés trop maigres
A la naissance, ils arrivent sans un gramme de graisse, ce n’est pas très grave en soi, mais ils ne disposent pas des réserves énergétiques des bébés bien nourris.
Après la naissance, ce manque de réserves graisseuses fait qu’ils vont utiliser trop vite les sucres (seules réserves dont ils disposent), ce qui explique qu’ils risquent de souffrir d’une hypoglycémie (manque de sucre) en attendant l’allaitement maternel. Il faut éviter cette hypoglycémie en offrant au bébé un apport d’aliments rapidement après la naissance.
Mais ces fœtus mal nourris sont surtout en danger pendant la grossesse. Ces bébés peuvent en souffrir avant la naissance et c’est cela qui peut être plus préoccupant.
La carence d’apport crée une restriction qui retarde la prise de poids. Si elle est plus prononcée, la carence peut restreindre la taille de l’enfant, mais n’affecte pas d’habitude la croissance de la tête et du cerveau.
Les enfants hypotrophes (mal nourris) sont plus exposés aux problèmes que ceux dont la croissance est normale. Ils vont moins bien supporter les efforts d’adaptation de l’accouchement. Ils peuvent, dans les cas les plus sévères, en souffrir avant la naissance si la restriction est telle qu’elle diminue la circulation sanguine du bébé (on peut mesurer cette dernière par les techniques Doppler en échographie). Il faudra dans les cas les plus sévères intervenir avant que la restriction de la circulation sanguine du bébé ne mette son cerveau en danger. Il peut arriver que la naissance du bébé soit très altérée. On peut alors craindre pour sa vie et il peut être nécessaire de lui proposer une sortie accélérée par un accouchement provoqué ou une césarienne
Après la naissance, ces enfants soumis à un régime restrictif trop sévère, vont rattraper progressivement les enfants qui sont nés avec un poids normal. Ce rattrapage va durer d’autant plus longtemps que la privation a été importante. Il peut prendre plusieurs années. Ils vont rester pendant longtemps plus petits et plus minces que les enfants du même âge. A 20 ans, ils seront par contre mieux protégés contre l’obésité.
Les bébés trop gros
Ils arrivent à la naissance très dodus. C’est un plaisir de les regarder, mais ils peuvent être trop gros pour passer facilement lors de l’accouchement (les bébés de plus de quatre kilogrammes ont une naissance plus difficile).
Si la croissance de votre enfant est très importante, on cherchera avec encore plus d’attention si vous n’avez pas constitué un diabète de grossesse. Dans ce cas, vous ferez l’objet d’une prise en charge très attentive avec des conseils nutritionnels ou un traitement plus important et, éventuellement de petites doses d’insuline.